Lassitude

Publié le par Harmonie

Et le spectre gris de l'ennui tomba sur moi.

J'avais gribouillé ça sur le vieux cahier que j'avais emmené en colonie de vacances il y a un quelques d'années maintenant. Déjà à l'époque le cahier était vieux, les pages semi-arrachées, pliées, tordues, couvertes de signes. Crayon de papier, stylos de toutes les couleurs, plumes, feutres, crayons, crayon de cire même, j'ai écrit dessus avec tout ce qui pouvait me tomber sous la main.
Titres, bouts d'histoires, vers isolés, sans poèmes, cherchant leur place. j'en ai cinq, des cahiers comme celui-là, garants de ma mémoire, je relis des accroches et les personnages reviennent, et je retrouve ces intrigues que j'avais soigneusement élaborées avant de les abandonner.
Et puis là, en travers d'une page, le spectre de l'ennui a resurgi.

Je déprime.
C'est le contrecoup des dernières semaines. Depuis le milieu de mai, je n'ai pas dormi normalement. Pas plus de six heures de sommeil par nuit, la majorité du temps quatre heures seulement, et parfois deux, une ou pas du tout.
Au bout d'un moment on ne sent même plus l'épuisement, le corps a pris le pli, c'est comme si le cerveau refusait de recevoir les messages de fatigue.
Et puis au milieu de tout ça une espèce d'euphorie, on se sent débordant d'énergie alors même qu'on se sait fatigué, une décharge d'adrénaline permanente.

Sauf que je suis en vacances (jusqu'à lundi), que je n'ai plus de pression, que du temps libre, que je dors quinze heures par nuit. Bien sûr que c'est nécessaire pour que mon corps récupère. J'ai toujours eu une forte tendance à somatiser, et que je ne sois pas encore tombée malade, pas eu d'entorse, rien, cela prouve à quel point ma volonté de tenir était forte.
Mais là je n'ai plus de volonté. Et au lieu de profiter de mon temps libre, à faire tout ce que j'ai repoussé faute de temps, je suis amorphe, comme si j'avais gaspillé en quelques semaines toute la volonté que j'étais capable de réunir, et que je m'étais mise en veille automatiquement le temps de recharger les batteries.

Ce n'est même pas de l'ennui, juste une lassitude tenace. Une incapacité à ressentir quelque chose d'un peu fort. Une douceur trompeuse et endormante. Une anesthésie des sens...

Alors il faut que je trouve le courage de quand on épuisé le courage, la force de revenir dans ses limites ordinaires lorsque l'on est allé tellement au delà de ses propres limites.

Publié dans Divers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
juste en passant, parce qu'ils ont déjà tout dit, je crois.<br /> en insistant sur la nécessité de ne pas culpabiliser! VERY important!<br /> ;)
Répondre
H
<br /> <br /> Merci Mariev<br /> <br /> <br /> <br />
C
Laisse parler ton corps, il sait très bien ce qu'il a à faire. Courage, ça va aller mieux
Répondre
H
<br /> <br /> Je vais déjà mieux.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Ne rien faire, c'est aussi faire quelque chose ;-)))<br /> Ces temps là sont aussi nécessaires, profites en sans te culpabiliser
Répondre
H
<br /> <br /> Merci Pandora.<br /> <br /> <br /> <br />
T
Ce genre de passage à vide sont certainement leur utilité : comme ça on profite vraiment de quand ça va bien, on a un point de référence "bas" ;-)<br /> Meilleures pensées !
Répondre
H
<br /> <br /> Ah c'est donc ça l'explication ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
A
Que dire de plus que les commentateurs précédents sinon que je connais aussi ces instants d'immobilité psychologique, de non-désir, et que ça passe toujours à un moment ou à un autre ... Si autant de personnes pensent à toi et te soutiennent (je crois que nous formons un tout) tu ne peux que te sentir mieux rapidement !<br /> Des tonnes de pensées positives pour toi Harmonie !
Répondre
H
<br /> <br /> Merci beaucoup Antiochus pour ces ondes positives. je vais déjà beaucoup mieux.<br /> <br /> <br /> <br />