La Horde du Contrevent, Alain Damasio
Retenez bien ce nom : Alain Damasio. A-L-A-I-N D-A-M-A-S-I-O. C'est noté ? Son deuxième livre (je n'ai pas encore lu le premier mais je vais me rattraper) est un chef-d'œuvre.
La Horde du Contrevent est classé au rayon "fantasy". Mais je préviens de suite : ceux qui aiment la fantasy classique n'y retrouveront aucun des poncifs de ce genre, et ceux qui seraient tentés de l'écarter à cause de cette classification font une erreur monumentale. Ce livre est un OLNI, un Objet Littéraire Non Identifiable, sans équivalent, et si différent qu'aucune comparaison ne pourrait sonner juste.
L'histoire est simple : ce monde est une espèce de bande d'environ cinq mille kilomètres de large, bordée de glaces infranchissables au nord et au sud, et battue par les vents. Il y a les Abrités, sédentaires, qui tentent de vivre à l'abri de leurs murs avant que le vent ne les détruisent, les pirates Obliques, les Fréoles et leurs vaisseaux éoliens, et la Horde.
Ils sont partis d'Aberlaas, Extrême-Aval, à l'âge de onze ans, après un entraînement souvent féroce. Et depuis ils marchent, face aux bourrasques, aux rafales, au furvent rageur, à la recherche de l'Extrême-Amont, la source de tous les vents.
Ils sont vingt-trois, les membres de la 34e Horde. Vingt-trois humains, si différents, unis par un seul rêve, si fragiles face aux vents, si tenaces aussi. Vingt-trois personnages qui disent je, tour à tour.
Ce livre n'est pas facile à lire, loin de là. Ce livre est comme l'histoire qu'il raconte. Et vous vous surprenez à baisser la tête, à serrer les poings, chaque page comme une victoire face au vent qui souffle sans trêve.
Parce qu'ici le texte n'est pas le support de l'histoire, le texte est l'histoire. Le vent se note par les signes de ponctuation, et très vite le texte même devient porteur du vent.
Chaque membre de la Horde est représenté par un symbole. Et ce symbole au début du paragraphe indique qui parle. Cela nécessite du lecteur qu'il soit capable d'accueillir en lui ces vingt-trois je différents. Qu'il accepte ce récit à multiples voix, chacun étant si unique, si différent des autres.
Il ne faut pas être fragile face à ce livre, ne pas être timide. Parce qu'il peut vous balayer si aisément. Parce que c'est fragile un Abrité qui tente de contrer le vent. Mais si vous trouvez le courage de vous agripper à la Horde, d'avancer de la 521e page à la 0 (oui ce livre est numéroté dans le sens de la quête, tendant vers l'origine), alors vous ferez un voyage qui ne vous laissera pas indemne.
Ce livre a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2006, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était mérité.
Il est accompagné d'une "bande originale de livre", qui avait malheuresement été enlevée du livre de la médiathèque où je l'ai emprunté, et que je n'ai donc pu entendre. Ce disque a été fait par Arno Alyvan.
Et maintenant, allez donc écouter le vent souffler...
La Horde du Contrevent est classé au rayon "fantasy". Mais je préviens de suite : ceux qui aiment la fantasy classique n'y retrouveront aucun des poncifs de ce genre, et ceux qui seraient tentés de l'écarter à cause de cette classification font une erreur monumentale. Ce livre est un OLNI, un Objet Littéraire Non Identifiable, sans équivalent, et si différent qu'aucune comparaison ne pourrait sonner juste.
L'histoire est simple : ce monde est une espèce de bande d'environ cinq mille kilomètres de large, bordée de glaces infranchissables au nord et au sud, et battue par les vents. Il y a les Abrités, sédentaires, qui tentent de vivre à l'abri de leurs murs avant que le vent ne les détruisent, les pirates Obliques, les Fréoles et leurs vaisseaux éoliens, et la Horde.
Ils sont partis d'Aberlaas, Extrême-Aval, à l'âge de onze ans, après un entraînement souvent féroce. Et depuis ils marchent, face aux bourrasques, aux rafales, au furvent rageur, à la recherche de l'Extrême-Amont, la source de tous les vents.
Ils sont vingt-trois, les membres de la 34e Horde. Vingt-trois humains, si différents, unis par un seul rêve, si fragiles face aux vents, si tenaces aussi. Vingt-trois personnages qui disent je, tour à tour.
Ce livre n'est pas facile à lire, loin de là. Ce livre est comme l'histoire qu'il raconte. Et vous vous surprenez à baisser la tête, à serrer les poings, chaque page comme une victoire face au vent qui souffle sans trêve.
Parce qu'ici le texte n'est pas le support de l'histoire, le texte est l'histoire. Le vent se note par les signes de ponctuation, et très vite le texte même devient porteur du vent.
Chaque membre de la Horde est représenté par un symbole. Et ce symbole au début du paragraphe indique qui parle. Cela nécessite du lecteur qu'il soit capable d'accueillir en lui ces vingt-trois je différents. Qu'il accepte ce récit à multiples voix, chacun étant si unique, si différent des autres.
Il ne faut pas être fragile face à ce livre, ne pas être timide. Parce qu'il peut vous balayer si aisément. Parce que c'est fragile un Abrité qui tente de contrer le vent. Mais si vous trouvez le courage de vous agripper à la Horde, d'avancer de la 521e page à la 0 (oui ce livre est numéroté dans le sens de la quête, tendant vers l'origine), alors vous ferez un voyage qui ne vous laissera pas indemne.
Ce livre a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire 2006, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était mérité.
Il est accompagné d'une "bande originale de livre", qui avait malheuresement été enlevée du livre de la médiathèque où je l'ai emprunté, et que je n'ai donc pu entendre. Ce disque a été fait par Arno Alyvan.
Et maintenant, allez donc écouter le vent souffler...